Du verre et du vert pour la brasserie Valduc

Brasserie Valduc-Thor


Article publié dans L'Avenir et dans la DH du 17/01/2024.

 


Du verre et du vert pour la brasserie Valduc

La jeune brasserie Valduc-Thor à Perwez entame sa transition vers les casiers et les bouteilles consignés. Un chemin de croix…

C’est le 6 avril 2017 que le premier brassin est produit dans les nouvelles installations de la brasserie Valduc à Thorembais-Saint-Trond grâce à ses deux co-fondateurs,  Antoine Limbourg et Peter Gérard, respectivement bioingénieur et ingénieur brasseur, tous deux issus de l’UCLouvain. En ce mois de janvier 2024, c’est un nouveau chapitre de l’histoire de la brasserie Valduc qui démarre.

« C'est le moment de trinquer à une vie plus écolo-rée grâce aux bouteilles et aux casiers consignés  ! » clame les deux co-fondateurs de la brasserie dans leurs vœux de nouvel an. Cette idée leur trottait en tête depuis longtemps dans le but de poursuivre leur quête vers plus de durabilité. Ils avaient déjà le circuit-court, le travail avec des agriculteurs locaux pour la fourniture de l’orge, le maltage à Gembloux, il leur manquait la vidange. « Nous n’avons pas commencé de suite avec des bouteilles consignées car, aussi étrange que cela puisse paraître, ce n’était pas écologique » annonce Antoine Limbourg, également gérant. « Mettre en place un lavage des bouteilles à petite échelle nécessite beaucoup d’électricité, d’eau et de produit de nettoyage. Le bilan environnemental global ne rivalise pas avec l’énergie consommée pour refondre les bouteilles dans le cycle du « tout à la bulle à verre ». Organiser la collecte est aussi un énorme travail logistique à mettre en place. Quand on ajoute à cela le coût d’une petite laveuse de bouteilles aux alentours de 100.000 euros, mettre en place un système de consigne à l’échelle d’une petite brasserie reste de l’utopie ». Ce fut le premier constat.

Une solution clé en main

Sans se décourager, les brasseurs perwéziens continuent de chercher une solution pour tendre vers plus de durabilité. Ils se tournent alors vers d’autres brasseurs pour envisager de leur faire laver leurs bouteilles, ensuite ils tentent d’organiser un nettoyage via des ateliers protégés. Ce fut peine perdue. La logistique de collecte, de transport et de récupération des bouteilles un fois lavées s’avérait trop complexe. Puis arrive un nouvel acteur en Wallonie : le centre de lavage « Bring Back ». Situé à Herstal, cette nouvelle start-up se charge du lavage et de la coordination de la logistique d’acheminement des bouteilles sales et propres. La micro-brasserie de l’Orne à Mont-saint-Guibert fait également appel à ses services. « Bring Back nous a apporté la solution clé en main. C’est ce qu’il nous fallait pour faire le pas vers la consigne », conclut Antoine Limbourg. « La transition n’est pas évidente, on doit gérer un approvisionnement constant de toute notre gamme (six bières différentes), gérer les différents brassins, utiliser la fin du stock de bouteilles non consignées et d’anciennes étiquettes (sans la mention « consigne de 0,10 €»), et éviter que les gens ne nous ramènent des anciennes bouteilles dans les casiers consignés. Le tout pour environ 150 établissements qui servent nos bières et 200 points de vente. » Si une once de folie est nécessaire pour se lancer et réussir dans la micro-brasserie, des convictions écologiques fortes et une assiduité sont indispensables pour se développer durablement.

www.brasserievalduc.be

Beershop ouvert les jeudis de 12h à 19h, Rue du Ponceau 38 – 1360 Perwez.