Un jeune skipper belge si prometteur

Un début de saison exceptionnel pour Romain Van Enis

Le skipper belge Romain Van Enis, issu du club de voile de Genval est en tête du classement mondial Mini 6.50

Les projets ambitieux du jeune skipper belge, Romain Van Enis, 28 ans, ont été annoncées dans les pages de L'Avenir le 19 janvier 2024. Sa saison de voile débute sur les chapeaux de roue. Avec le bateau « Be Sailing », le jeune skipper réalise un excellent début de saison en France (pour ne pas dire exceptionnel pour un "petit belge"). Il vient de monter trois fois sur le podium en trois courses dans le championnat français "mini 6.50".

Son premier podium fut une troisième place lors de la Pornichet Select en mai (300 miles nautiques (NM) : 1 mile nautique = 1.852km), le deuxième lors de la Mini en Mai (500 NM) où il finit second et maintenant une victoire lors du Trophée Marie-Agnès Péron (220 NM).

Ses résultats le placent en tête du championnat de France de course au large en solitaire et le classent actuellement premier au classement mondial de la classe de bateaux « Mini 6.50 ». Ce classement mondial reprend 95 skippers. Son plus proche concurrent est Marie Gendron (FR), présente sur le circuit depuis 2016. Elle peut compter sur une très gosse expérience en comparaison de Romain. 

www.classemini.com

 

Une ascension rapide

Romain entame sa troisième saison en Mini 6.50. Après avoir débuté pendant deux ans sur un bateau d’ancienne génération, il entame cette nouvelle saison sur un nouveau destrier des mers, un prototype équipé de foils.

Romain n’a encore couru « que » huit courses en solitaire depuis ses débuts en Mini 6.50 et totalise déjà cinq podiums et deux victoires.

Il reste une course en deux étapes pour clôturer le championnat. Son départ sera donné le 19 juillet : un aller-retour depuis les Sables-d’Olonne jusqu’aux Acores, soit 2600 NM. Le championnat et le classement final se joueront sur cette course.



La bateau mené par Romain Van Enis est un prototype Mini 6.50 équipé de foils, appendices sous-marins destinés à augmenter la portance du voilier.


Naviguer sur une coquille de noix affutée

La course au large nécessite de ne pas craindre d’être dans un inconfort permanent et mouillé plusieurs jours durant. Montons à bord d’un Mini 6.50

Les courses auxquelles Romain a participé pour son classement se sont courues  en France. D’autres ont lieu en Italie, au Portugal et en Espagne pour des durées de deux à huit jours sans arrêt à terre pour la nuit. Tout cela sur une coque de noix de 6,5 m de long, en solo et sans aucun confort.

Le Mini 6,50 est un voilier de régate, presque aussi léger qu’une plume et vidé de tout ce qui n’est pas directement utile à la navigation. Une galette de mousse comme lit, un seau pour toilette et un bec à gaz comme cuisinière. A cet inconfort s’ajoute le froid, l’humidité et le peu d’espace. On ne peut pas se tenir debout quand on est à l’intérieur. C’est le plus petit bateau de course au large existant. Avec ce bateau, les intrépides, voire un grain bargeot, marins au long cours ont pour objectif final de traverser l’océan Atlantique ! Cette navigation n’est normalement pas autorisée avec un si petit voilier. Le règlement international de sécurité en mer impose en effet, parmi les nombreuses spécificités requises pour être autorisé à traverser l’Atlantique, une longueur de coque de minimum huit mètres. La classe « Mini » a donc obtenu une dérogation pour traverser l’Atlantique à condition que la flotte de voiliers soit suivie en mer par un bateau accompagnateur.

Deux classements séparent deux types de Mini 6.50 : les bateaux dits de « série » et la catégorie « prototype ».

Le Orp-Jauchois, Thibaut Raymakers, team leader (manager) du voilier Be Sailing explique : « les bateaux de série sont produits en minimum dix exemplaires et doivent répondre à de nombreux critères techniques identiques, ils ne peuvent pas utiliser de carbone, doivent utiliser le même tissu pour les voiles, …  Par contre, un proto, c’est généralement un exemplaire unique, sur lequel beaucoup de recherche a été développée pour le rendre plus performant. Les quilles sont plus longues, elle sont pendulaires, il peut y avoir des foils comme sur le proto mené par Romain. Les protos sont généralement en carbone, le tissu des voiles est plus élaboré, … bref, ce sont des bateaux plus « extrêmes », plus compliqués à appréhender et à comprendre, mais au final ce sont des bateaux plus rapides. »

 


Romain Van Enis

Jeune skipper (28 ans) originaire de Bruxelles. Romain s’est installé depuis quelques années à Lorient où il officie en tant que gréeur sur les plus grands bateaux de courses (voiliers IMOCA). Il est en charge du gréement et cordage sur l’IMOCA PRYSMAN de Giancarlo Pedote (IT) et de MACSF de Isabelle Joschke (FR/DE), deux skippers renommés qui seront au départ du prochain Vendée Globe qui partira des Sables d’Olonne le 10 novembre 2024.

Be Sailing

Le voilier mené par Romain est loué pour la saison et baptisé « Be Sailing » pour promouvoir la voile de haut niveau aux couleurs noir jaune rouge. Le team Be Sailing, a été monté par le Orp-Jauchois Thibaut Raymakers avec l’aide Denis Bakelants, responsable du Genval Yacht Club afin de mettre à disposition de Romain un bateau digne de ce nom et lui permettre de performer à la hauteur de son talent. Le team cherche encore des partenaires.

 

Article publié dans L'Avenir du 18 juin 2024