Le digital rencontre l’agriculture autour du carbone

Les ASBL WalDigiFarm et INFOPOLE Cluster TIC ont évalué les opportunités du numérique en agriculture lors d’un après-midi d’échange.


 

C’est dans le courant d’air du hangar agricole de la coopérative Cultivae à Perwez que se déroulait mardi dernier, autour de 50 personnes maximum, COVID oblige, un événement alliant deux secteurs qui peuvent paraître éloignés : le digital et l’agriculture.

Et pourtant, 50% des agriculteurs utilisent des machines agricoles avec guidage assisté par satellite. La position corrigée grâce au système RTK (Real Time Kinematic) permet d’obtenir un guidage de l’engin avec une précision de deux centimètres. En agriculture bio, par exemple, c’est pratique de passer une bineuse auto-guidée pour déchausser les mauvaises herbes entre deux rangs de céréales sans se tromper de plante à éliminer. On peut également moduler les doses d’engrais ou de produits phytopharmaceutiques en fonction de zones de champs dont les propriétés sont différentes.

« Nous souhaitons faire vivre l’IT et l’agriculture wallonne », annonce, convaincu, Jean-Philippe Parmentier, directeur fraîchement nommé de l’ASBL INFOPOLE Cluster TIC. Avec Sébastien Weykmans, directeur de l’ASBL Waldigifarm ils ont imaginé comment le digital pouvait être utile à l’agriculture dans un sujet d’actualité : la conservation voire la régénération des sols agricoles. L’idée était de mettre en évidence les besoins et solutions manquantes à développer pour rencontrer les objectifs du Green Deal européen. Après un constat posé sur l’urgence de prendre soin des sols agricoles par le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W), une ASBL de conseil en agriculture régénérative (Regenacterre) a passé en revue les principales solutions techniques existantes. Il s’agissait d’utiliser des mots simples pour un public non agricole issu de l’IT. La Société Soil Capital était de la partie aussi afin d’expliquer leur manière d’aider les agriculteurs à pratiquer ces techniques en rémunérant la séquestration du carbone qu’ils parviennent à réaliser dans leurs champs. « Actuellement, le coût de notre programme est prohibitif pour les structures en dessous de 50 hectares », avoue le CEO de Soil Capital, Chuck de Liedekerke. « Nous devons trouver des solutions pour la ferme wallonne moyenne. La mesure du carbone dans les sols par des satellites pourrait être une piste ».

Quatre sociétés wallonnes actives dans les technologies de l’information liées au traitement des données cartographiques et à l’analyse des sols grâce à des mesures de satellites ont alors eu chacune cinq minutes pour présenter leurs activités. Quadratic, Scanworld, Bizzdev et GIM.

Les collaborations restent à construire. Ce fut une belle opportunité pour les acteurs du numérique et de l'agriculture d'établir des contacts qui pourront déboucher sur des projets d'innovation.