Le Centre provincial de l'agriculture et de la ruralité du Brabant-wallon (CPAR) a initié avec l’aide d’une agronome indépendante spécialisée en la matière, un projet pilote d’animation d’un groupe d’agriculteurs en agroécologie sur l’extrême Est du Brabant-wallon.
L’histoire commence en juillet 2022 quand la ministre wallonne de l’environnement, Céline Tellier, annonce un appel à projet visant à constituer des groupes d’agriculteurs en agroécologie (GAA). L’objectif wallon est de constituer 14 groupes de minimum 20 agriculteurs. L’appel à projet récolte un grand succès et suscite de bonnes idées. Ils seront finalement 18 groupes élus par le jury. Parmi eux, un groupe de 20 agriculteurs cultivant sur les communes de Hélécine, Orp-Jauche, Ramillies et Jodoigne qui sera accompagné dans leur transition économique et agroécologique par le CPAR et Frédérique Hupin, agronome indépendante et journaliste agricole.
Ce projet wallon a une durée de 3 ans et a débuté le 1er janvier 2023. Il a commencé par une conférence inaugurale au cours de laquelle deux scientifiques ont présenté de nouveaux indicateurs biologiques de santé des sols : les vers de terre et les carabes. Cette conférence peut être visionnée sur la chaîne YouTube du CPAR.La première étape du projet HORJ-BW consiste en un entretien individuel avec chaque agriculteur participant afin de dégager ses attentes, ses freins et ses besoins par rapport à l’agroécologie. Des analyses de sol et des relevés de vers de terre sont également proposés.
Ces mesures et ces entretiens déboucheront sur des questions pratico-pratiques auxquelles les animateurs tenteront d’apporter des réponses en faisant appel à l’intelligence collective du groupe, appuyés par des intervenants extérieurs. Réduire l’isolement des agriculteurs et favoriser la communication et la collaboration entre pairs est aussi un objectif visé par le projet HORJ-BW.
Un tour de plaine a ainsi été réalisé sur une parcelle d’un agriculteur du groupe qui, pour la première fois, n’avait pas labouré sa parcelle et l’avait semée avec un couvert végétal destiné à nourrir le sol et ses habitants. Oui mais voilà, le printemps arrive, et il est temps de penser à préparer le sol pour la culture suivante. Comment faire face à ce nouvel aspect de la terre sur laquelle pousse une culture qui n’a pas été détruite par le gel. De nouvelles connaissances et de nouveaux outils de travail du sol sont nécessaires, mais l’agriculteur n’est pas équipé. L’appel à l’équipe s’est avéré salvateur. Un agriculteur de la commune voisine, déjà très expérimenté dans ces techniques d’agroécologie est venu apporter ses conseils. Ses informations ont rassuré l’agriculteur, motivé à changer sa pratique mais ne souhaitant pas prendre de risques au vu des marges économiques très étroites imposées par l’organisation mondiale du commerce agricole. Un entrepreneur agricole du coin était présent également. L’entrepreneur agricole dispose d’un engin à disques qui va permettre de couper les débris végétaux. Il utilisera ensuite un semoir de précision équipé de disques ouvreurs devant chaque élément semeur qui trancheront les débris afin de laisser place nette pour la petite graine.
L’union fait la force, et ce n’est qu’un début !