La communication comme solution


Dans le journal L'Avenir BW du 4 octobre 2021.

Un cœur comme blason pour les agriculteurs

Une vitrine des actions menées par les agriculteurs en faveur de l’environnement, visible en plein cœur d’un champ à Perwez

Un métier qui leur tient à cœur, c’est le cas de le dire ! Ils seront une dizaine d’agriculteurs ce dimanche 10 octobre dans le champ d’un des leurs, pour expliquer leur métier, leur passion aux visiteurs. Personne ne les rémunère pour cela. Ces agriculteurs consacreront une journée de leur temps précieux pour vulgariser gratuitement leur métier et ses aspects environnementaux. Les ingénieurs de gestion diraient « quand c’est gratuit, c’est toi le produit ! » En agriculture aucune règle économique ne s’applique à la lettre, ici c’est le cœur de ces agriculteurs qui a guidé leur motivation. Car le produit, c’est bien eux qui le produisent ! Et ils en ont marre d’être la cible de tous les reproches. Quand ce n’est pas le coq qui chante, c’est la moissonneuse qui fait du bruit, ou le tracteur qui provoque des embouteillages aux heures de pointe. Les inondations récentes ont apporté aussi leur lot de méprises quand ce n’était pas la chute de biodiversité et les épandages de pesticides. Et si chacun balayait devant sa porte avant de médire, et si « critiquer les agriculteurs la bouche pleine » était chose facile, et si cracher sa haine sur les réseaux sociaux, caché devant un écran faisait preuve d’une certaine lâcheté. Oui tout le monde doit évoluer, l’agriculture aussi. Mais par quel moyen ? La critique a-t-elle fait ses preuves en matière d’incitant au changement ? Et si la communication en direct était source de solutions pour tous ?

 

« L’idée est venue d’un agriculteur de Perwez » explique Simon Lacroix, agriculteur, cultivant sur Thorembais-saint-Trond. « Il a motivé les troupes pour qu’on se mette ensemble pour redorer notre blason, même si ce n’est pas nous qui l’avons salit. On veut montrer au grand public ce qu’est vraiment notre métier et tout ce qu’on met en place pour préserver l’environnement ». Simon Lacroix a 37 ans. Au moment de reprendre la ferme familiale, il a dû se réinventer et se diversifier. Il s’est lancé dans « l’entreprise agricole » c’est-à-dire qu’il amortit ses machines agricoles en travaillant chez d’autres agriculteurs. Il élève des moutons dont la viande est vendue en colis en circuits courts. Il a continué ce qu’avait commencé son père, en augmentant la proportion de ses cultures dévolues à l’agriculture biologique. Il livre à la ferme du Gasi des produits issus de cultures bio facilitées par la mécanisation et la production à grande échelle pendant que les maraîchers se chargent de la vente en direct et de produire des légumes sur petites surfaces en désherbant à la main. En « grandes cultures bio », il produit de l’épeautre, des lentilles, des haricots, du maïs grain et un mélange fourrager pour ses moutons. Il a également quelques ares de maraîchage : pommes-de-terre, carottes, potirons, betteraves rouges, oignons.

Simon Lacroix n’est qu’un des agriculteurs avec qui vous pourrez discuter ce dimanche afin d’entendre leurs histoires. Car il n’y a pas une agriculture unique. Il y a autant d’agricultures que d’agriculteurs. Attention, vous pourriez être touchés en plein cœur !

Les agriculteurs partagent leur passion


 Si vous prenez la route depuis Perwez jusqu’à la sortie 11 de la E411, vous avez peut-être observé un phénomène étrange qui pousse au coeur d’un champ à votre droite. Serait-ce le langage du cœur des agriculteurs ? Forts de leur première expérience réussie de l’an dernier (300 visiteurs), des agriculteurs de Perwez remettent le couvert. Et pas qu’un simple couvert, celui-ci est composé d’une multitude de fleurs et sera découpé en un parcours semé de stands et d’explications environnementales. Les groupes de promeneurs seront guidés par un agriculteur qui expliquera les actions menées par les agriculteurs pour mieux cohabiter avec la nature. Les visiteurs auront ainsi l’occasion d’entrer en immersion et de constater le lien entre l’agriculture, le sol, l’eau, les végétaux, la faune. Des stands tenus par différents organismes apporteront des contenus scientifiques. On pourra compter sur la présence des ASBL Natagriwal, Protect’eau, Greenotec, Faune & biotopes, toutes spécialisées dans l’accompagnement agri-environnemental des agriculteurs. Le Contrat de rivière Dyle-Gette sera de la partie ainsi que l’UCLouvain avec Thierry Walot, le spécialiste de la préservation d’un oiseau de nos campagnes en voie de disparition : le bruant proyer. Seront là également pour soutenir l’action des agriculteurs : la Fédération des Jeunes Agriculteurs, le Groupe d’Action Locale Culturalité (plus connu sous le nom de GAL) et l’Agence de Développement Local de Perwez (ADL) et son représentant, Romain Riberaud. « En tant qu’ADL, nous avons une mission de service public : nous réunissons les acteurs locaux, suscitons et coordonnons des actions partenariales. Ici, il nous semble important de retisser les liens entre les agriculteurs de notre territoire et les citoyens. »