Une prise de sang pour les plantes

Joseph Brasseur, agriculteur bio à Piétrebais, du haut de ses 60  années d'expérience sur la planète terre, est prêt à aller toujours plus loin.
Après s'être converti à l'agriculture biologique sur une belle surface (60 hectares), Joseph continue de s'intéresser aux techniques qui permettent d'assurer une alimentation de qualité tout en préservant le sol : l'agriculture régénérative.

Plus particulièremen ici, c'est une technique de gestion de la fertilisation qui a attiré notre attention : l'analyse de sève .

Pour en savoir plus, lisez mon article paru dans L'Avenir.

 


50 agriculteurs ont participé à une conférence dans le nouveau lieu d'échange et de créativité "Kampana" à Tourines-st-Lambert

L'organisateur, l'ASBL Regenacterre avait invité un hollandais spécialiste de la nutrition des plantes pour promouvoir une autre manière de fertiliser les cultures.

La méthode classique : on analyse le garde-manger (le sol) et on fournit en bloc à la petite semence l'entièreté du repas pour les quatre mois à venir.

La méthode proposée ici : 

on commence par se créer un garde-manger de base rempli de produits sains et variés (un sol vivant). Ensuite on réalise en cours de culture des analyses de la sève de la plante afin de savoir si elle a des carences. Auquel cas on applique des éléments minéraux sur les feuilles. L’avantage de la méthode : ajuster au mieux les minéraux apportés pour améliorer la santé de la plante. Le principal inconvénient : son coût.

Jean-François Oost est chercheur à Louvain-la-Neuve au CIPF. « Je trouve la démarche en soi intéressante, mais pas encore suffisamment au point que pour être appliquée en grandes cultures. La majorité des solutions vient d’abord du sol. Appliquer des engrais foliaires, c’est de la finesse, c’est bien pour corriger des carences ponctuelles. Il ne faut pas oublier les bases de la nutrition des plantes et le bilan qu’il est nécessaire de faire pour calculer sa fertilisation. Je suis prêt à lancer un petit essai sur une terre de maïs de la ferme expérimentale de l’UCLouvain»

En effet, la méthode proposée par ce consultant hollandais a déjà fait ses preuves en cultures horticoles et légumières aux Pays-Bas et aux Etats-Unis mais peu de données sont disponibles pour les grandes cultures telles que le maïs, la betterave ou les pommes-de-terre. La méthode a son coût qui peut être rentable pour les cultures à haute valeur ajoutée tels les légumes. Pour les autres cultures, il faudrait se grouper entre agriculteurs pour que cela reste rentable.

Joseph Brasseur est agriculteur à Piétrebais. Il cultive 60 hectares en agriculture biologique. « Je me suis converti à l’agriculture biologique il y a six ans. Pour moi, le bio, c’est un cheminement. Je serais intéressé de tester cette nouvelle méthode et de devenir membre de Regenacterre ». Regenacterre propose notamment ce service à ses membres : tester de nouvelles méthodes qui permettront d’appliquer moins d’engrais tout en couvrant le risque financier de perte de rendement durant les années de test.