IBA Sailing Team à la Une

L'équipe de voile d'IBA a scoré une fois de plus. Leur participation au championnat du monde de voile offshore à La Haye a fait la Une de l'Avenir du BW. Mais qu'ont-ils fait pendant une semaine sur l'eau ? Découvrez leurs exploits dans mon article ainsi qu'un portrait de leur skipper Gabriel Krier.

IRC ORC World
IBA Sailing Team au Offshore Sailing World Championship

Amaris 2 et IBA sailing team au championnat du monde

Le championnat du monde de voile offshore s’est déroulé à La Haye du 12 au 20 juillet 2018. IBA Sailing Team a performé une fois de plus.

Quatre voiliers de course belges ont remonté la mer du Nord, direction les Pays-Bas, pour aller se frotter aux meilleures équipages mondiaux. Le meilleur résultat belge est celui du bateau Amaris 2 mené par l’équipage IBA Sailing Team et son skipper Gabriel Krier. Sacrés champions de Belgique en 2016 et 2017, ils se sont hissés à la 19ème place sur les 49 bateaux que comptait le groupe C de la flotte de 85 voiliers.

Les bateaux sont tous différents. Des voiliers prestigieux comme les Swan côtoient d’autres plus familiaux comme les First, ou plus sportifs comme les J-boat ou Archambault. Les voiliers sont répartis en trois groupes afin que les plus grands bateaux aient des parcours plus longs à accomplir. Un handicap est néanmoins calculé pour chacun permettant de comparer les temps de parcours entre les différents bateaux.

La première place revient à un bateau de Hong-Kong pour le groupe A sur un Botin 52 (52 pieds ou 16 mètres de long).  Pour le groupe B, ce sont des Norvégiens qui l’emportent sur un Landmark de 43 pieds (13 mètres). Et pour le plus grand groupe, le groupe C, un équipage néerlandais gagne sur un bateau prototype J-112 (11 mètres).

Pour départager les vainqueurs, une série de régates s’enchaînent autour de bouées. Deux courses sont courues chaque jour. Un décompte est annoncé à la radio VHF et les bateaux se placent sur une ligne délimitée entre deux bouées. Les bateaux ont quelques minutes pour se placer, prendre de la vitesse et passer la ligne à la seconde près. Tout cela sans accident ! C’est chaud, ça gueule, c’est la bagarre pour trouver la bonne place. Un parcours intense s’ensuit durant lequel les bateaux remontent et descendent le vent plusieurs fois en enchaînant les manœuvres. C’est physique. Les manches durent environ deux heures. Toutes sauf une, la plus redoutée : la course offshore. Elle dure une trentaine d’heures pendant lesquelles les marins doivent tenir la barre, régler les voiles et calculer le cap à suivre pendant qu’une partie de l’équipe tente de récupérer quelques heures de sommeil sur des bannettes. L’ennemi redouté est le mal de mer. La course offshore aura duré 28h pour IBA Sailing Team mais beaucoup plus (34h pour les derniers) pour ceux qui ont été bloqués dans l’accalmie finale. Le courant s’inversait sur la fin de journée. Il aurait donc été idéal d’arriver avant la renverse, mais le vent s’est calmé forçant les derniers concurrents à naviguer contre un courant fort avec très peu de vent dans les voiles.

Les conditions de vent furent relativement clémentes pour les marins : un pic à quatre beauforts (30 km/h) mais le plus souvent du vent plus faible. Le courant par contre ne les a pas épargnés. Non seulement, il est plutôt fort au large de La Haye mais en plus, à cette période (quelques jours après la nouvelle lune) les courants atteignent des vitesses jusqu’à 2,4 nœuds (4 km/h), ce qui influence beaucoup des bateaux qui avancent à une moyenne de 12 km/h. 

 


Gabirel Krier : un skipper consciencieux

Gabriel Krier, 34 ans, habite à Court-st-Etienne. Il travaille chez IBA depuis près de 11 ans et a initié la création de l’équipe IBA Sailing Team en 2013. La voile est dans ses veines, il la pratique depuis l’âge de 5 ans sur le voilier familial. A 25 ans il a acheté son premier voilier de course et s’est lancé dans la régate.

Un événement comme les championnats du monde se prépare longtemps en avance. La préparation technique du bateau a commencé en novembre. « La course offshore exige un niveau plus élevé d’équipement de sécurité propre aux courses de longues distances. On doit entre-autres avoir à bord un radeau de survie et une balise de repérage » explique Gabriel Krier. Il faut également s’entraîner. « Nous avons participé à des courses similaires en mai au large de La Haye afin de se familiariser à ce type de régate et au plan d’eau que nous ne connaissions pas ».  Son poste à bord : navigateur et tacticien. « Mon rôle en course est  de choisir le chemin que l’on va prendre sur l’eau, d’anticiper les manœuvres à venir afin de placer notre bateau parmi les autres à l’endroit le plus favorable. Un peu comme aux échecs. Il faut prévoir un coup en avance ce que les autres vont faire ».

Les difficultés sont nombreuses, celles que retient notre skipper dépendent du type de course. « En course inshore (NDLR : à la journée), le plus délicat est de trouver une place dans la flotte au passage de la bouée. En offshore, le plus difficile pour moi est le manque de sommeil car généralement je dors beaucoup. Durant cette offshore je n’ai dormi que deux fois trente minutes ».

Mais tout cela est vite oublié à côté de ce que lui apporte la voile. « Je pratique ce sport par plaisir d’être sur l’eau, pour l’ambiance à bord, pour progresser et m’enrichir au contact des meilleurs ».