Du jaune, du bleu, du vert dans les champs : ce sont des couverts

De la moutarde, de la phacélie, de l'avoine, des légumineuses, ... presque plus de champs nus l'hiver. Ca c'est tout bénéfice pour les nappes phréatiques, pour les sols qui seront protégés de l'érosion, et pour bien d'autres avantages agronomiques. Des panneaux dans les champs vous informent. 

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Géraud Dumont de Chassart est agriculteur à Grez-Doiceau. Il communique volontiers sur son métier.

Les agriculteurs sont souvent pointés du doigt comme des pollueurs mais pendant que les copains de Géraud font des milliers de km en avion pour aller en vacances au Kirgistan, lui, il sème des couverts...  Ses couverts sont multi-espèces : trèfle d’Alexandrie, vesce, nyger, phacélie, avoine. Mélanger plusieurs espèces favorise une plus grande biodiversité,  une meilleure exploration du sol par les différents systèmes racinaires et une récupération plus complète des éléments nutritifs restant dans le sol avant l’hiver.

Géraud Dumont a 27 ans et travaille sur la ferme familiale à Grez-Doiceau. Il pratique une agriculture respectueuse de la vie du sol comme le décrit le panneau explicatif qu’il a implanté dans son champ.  Il souhaite faire savoir aux promeneurs que l’agriculture est diverse et que d’autres systèmes existent comme l’agriculture de conservation des sols (ou agriculture régénérative).  « De plus en plus de raccourcis et de désinformation circulent sur l’agriculture moderne » dénonce Géraud Dumont. « C’est important qu’on revienne à l’avant de la scène et qu’on communique nous-mêmes. Sinon on va avoir de plus en plus de restrictions et de moins en moins de bon sens dans les réglementations. On devrait nous donner des objectifs de résultat sur l’ensemble du système et pas des obligations de moyens ».

Il y a trente ans, le père de Géraud, Dominique Dumont, s’est lancé dans la simplification du travail du sol. Petit à petit, il a arrêté de labourer certaines cultures pour en arriver à ne plus labourer du tout. Dans un premier temps, le but était de se faciliter la vie. Mais avec la simplification du travail du sol, c’est toute une biodiversité d’organismes qui ont repeuplé les terres. Tous ces organismes sont utiles au sol et aux cultures et travaillent gratuitement 24 heures sur 24 pour l’agriculteur. Maintenant, Géraud et son père laissent faire au maximum la nature. Ils ont fortement réduit l’utilisation des fongicides et font du zéro insecticide (ce dernier étant présent uniquement dans l’enrobage des semences de betteraves). « En fait, on fait un peu de la permaculture à grande échelle » résume Géraud.